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Etre artiste n’est pas forcément un métier

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Quand on demande à un artiste reconnu ou un sportif de haut niveau quel serait le conseil qu’il donnerait à un jeune qui veut réussir, celui-ci répond souvent : travailler, croire en soi et travailler encore. Ca parait évident, pourtant il y aurait des précisions à apporter sur ce que signifie « réussir », et sur le « travail » à fournir. En effet, je pense qu’il est important d’inclure dans la réussite  une notion de plaisir et de passion. « Réussir » ne doit pas s’arrêter à une idée de « gagner sa vie » avec la pratique de l’art en question mais, d’après moi, de parvenir à ce qu’elle fasse partie intégrante de nos vies même dans un plan de carrière plus tradionnel. Avoir un métier n’exclut pas de  vivre  (de) sa passion, au contraire ! Un métier qui n’est pas notre passion (et qui peut parfois même être un poids) nécessite un exutoire, une bulle d’oxygène souvent offerte par l’art (ou le sport mais restons dans un domaine que je connais…).

CaptureTous les jours dans mes cours, j’acceuille des gens qui sont à 95% des actifs ou étudiants ayant une vie bien remplie et qui s’octroient ce temps pour eux. On n’en avait déjà parlé dans un article précédent à relire ici. Leur but (notre but) ne devrait pas être de chercher à devenir artiste « rémunéré » ou pire à « être célèbre » (comme le suggèrent si tristement des personnes issues ou inspirées par la télé-réalité), non ! Notre but devrait d’intégrer assez de cette passion dans nos vies pour trouver un bon équilibre.

Nous ne pouvons pas tous être artiste « professionnel », nous n’en avons pas tous les capacités, ni le potentiel. En revanche, nous pouvons le pratiquer sans limite ni restriction ne serait-ce que pour le plaisir qu’ils apportent.

Pour le coup, j’ai remarqué que les gens arrivent plus à accepter de pratiquer un sport à un niveau amateur (voire médiocre) qu’à pratiquer un art à ce même niveau. Dès qu’il s’agit d’art, la notion de « réussite », de « performance » ou de « produit final » ressurgit. En gros, on peut être mauvais sportivement mais s’amuser, mais pas artistiquement. Beaucoup ne le conçoivent pas !  Je suis très souvent témoin de cette absence de tolérance des gens pour eux-même lorsqu’il s’agit de créer. Ils se sentent obligé d’être performant. Je ne saurais compter le nombre de fois où j’entends mon entourage (élèves, famille ou amis) rire de leurs piètres performances sportives ou expliquer en détail leurs échecs sur le ring ou sur le terrain, mais refuser catégoriqement de jouer un morceau de guitare, lire un de leur texte ou nous donner les dates de leurs représentations théâtrales ou dansées.

Pourquoi ? La réponse est simple et nous la connaissons tous : L’oeuvre venant de soi, le jugement des spectateurs pèsent alors beaucoup plus lourd sur les épaules du créateur.

Malgré tout , il y a quelque chose de très positif là-dedans. Cette exigeance des gens pour leur art, cette envie de bien faire, de réussir, d’évoluer alors que personne ne les attend, c’est une belle preuve d’envie de « mieux » et de transcendance. Et finalement est-ce que ceux qui n’attendent rien que du bien-être de cette pratique ne sont pas ceux qui ont tout compris ?

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2 Commentaires

  1. rougepolar

    28 novembre 2018 à 7 h 12 min

    Très beau texte que je plussoie totalement :)

    Dernière publication sur Rougepolar : Faire confiance en la vie

    Répondre

    • Bibliophage

      28 novembre 2018 à 10 h 09 min

      Merci ! Les petites recettes du bonheur ne sont pas si compliquées ;)

      Répondre

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